Nems, samoussas ou bricks. Un tour du monde culinaire à… 50 centimes d’euros! C’est ce que propose depuis peu la buvette du parc du Sausset, à cheval sur Aulnay-sous-Bois et Villepinte. Elle est désormais gérée par l’association des Femmes-relais, qui regroupe des femmes du quartier de la Rose-des-Vents et assure déjà la cuisine d’un restaurant d’insertion au Nouveau Cap, la salle culturelle des quartiers nord.
« On a repris cette buvette pour permettre aux familles d’Aulnay de pique-niquer cet été à des prix symboliques, elles qui ont peu de moyens et qui habitent pour la plupart en appartement », résume « Titi », encadrante technique de l’association.
Outre la carte « snack » disponible toute la semaine, les Femmes-relais viennent de mettre en place, pour cet été, un service téléphonique permettant de commander, deux fois par semaine (mercredi et vendredi), de « vrais plats », les mêmes qui sont servis à leur restaurant du Nouveau Cap et de venir les récupérer à la buvette. Originalité des menus : à chaque jour, une cuisine du monde, en hommage aux origines multiples des femmes de l’association. Turc le jeudi, africain le vendredi, indien le lundi, asiatique le mardi…
Et ça marche : « On en est qu’au début mais il y a déjà entre cinq à dix commandes par jour de nos plats », note Lucie, 51 ans, une Roumaine arrivée en France en 2006. Et pour la cuisine rapide, dont la pizza turque aux légumes à 3 € est là star, il faut compter parfois jusqu’à 300 clients par jour ! « Les gens aiment car tout est frais et fait maison par nos soins », insiste Susheela, 37 ans.
Ce week-end, Alec est attablé autour de crèmes glacées avec sa fillette et ses deux neveux. Habitué du parc, il pensait que cette buvette ne vendait pas autre chose que des esquimaux. « C’est une bonne idée de faire de la cuisine ! Le tiep (NDLR : un plat africain au poulet) je ne connais pas, note-t-il en jetant un œil à la carte. Mais c’est sûr : la prochaine fois, je teste… »
Un peu plus loin, installée sous un arbre au bord d’un plan d’eau, Faïza, étudiante, croque dans un nem acheté aux femmes relais. « C’est délicieux et surtout c’est pas cher ! Je déjeune dans un cadre sympa pour moins de 5 €… et encore, je vais ramener des restes à la maison ce soir ! »
